L’artiste paloise, en pleine ascension, présente ses oeuvres à la commanderie.
Pétulante, vive, souriante, Sophie Meier, 34 ans, pourrait faire tous les métiers du monde de la communication. Dans sa courte vie, elle a d’ailleurs rempli des rôles dans la mode, les relations publiques, le graphisme, la publicité. En tout cas, elle n’est pas de ses artistes avares en mots. Impossible de ne pas entrer en connexion avec elle.Depuis quelques années, Sophie Meier trouve un écho à son bouillonnement dans le monde artistique. Elle poursuit deux activités parallèles : la création de Fireboox, ces petits livres d’artistes, pliés dans une boîte d’allumettes et l’accomplissement d’œuvres plus personnelles comme ses photos de lieux désaffectés, repeuplés.
Des livres miniatures Les Fireboox sont une initiative conjointe entre son père, Richard Meier, éditeur de Voix édition et plasticien installé dans les Pyrénées-Orientales, et elle, sa fille unique. « L’idée de départ était de faire des haïkus, petits poèmes japonais, qu’on voulait transformer » explique Sophie.
Les Fireboox, vendues au prix de 5 euros pièce, se vendent désormais comme des petits pains. 70 artistes ont déjà contribué aux Fireboox, exposés à Escale à Bordeaux, à Perpignan, à Marseille, au Luxembourg et aux Pays-Bas etc. Certains artistes racontent une histoire, d’autres s’amusent avec les lignes, l’offre est ludique et variée. « Les choix des artistes sont très subjectifs. » explique Sophie qui compte parmi les auteurs, Alain Helissen, Georges Ayats, Ben, Claude Buraglio, Jo Brouillon, Franck Garcia, Marie Jumelin
La Paloise d’adoption, née à Metz, a commencé à travailler dans la mode dès l’âge de 19 ans. Grâce à son culot, elle dégote d’abord un poste de « scout » (chercheuse de talents) dans les agences de mannequins parisiennes Marylin Gauthier et Élite avant de finir à Monaco chez un spécialiste des relations publiques.
Une envie de poursuivre ses études la prend et elle réussit haut la main, l’école de commerce de Toulouse. À la sortie, elle conçoit et rédige des messages publicitaires pour NRJ à Bordeaux.
Photos animées En 2005, elle débarque à Pau pour suivre son mari, cadre dans une entreprise du bâtiment. Elle décroche un poste dans une agence de communication puis se lance en free-lance dans le graphisme. Avec le temps, elle s’attarde sur ses productions personnelles.
Car outre les Fireboox, Sophie crée des toiles photographiques dans lesquelles elle fait vivre des personnages fictifs. Dans l’exposition qui lui est consacrée à Lacommande, le visiteur reconnaîtra les thermes de Luchon qu’elle fait passer pour un internat duquel un petit garçon tente de s’échapper. Elle affectionne particulièrement les lieux chargés d’histoire mais abandonnés comme l’usine Bidegain à Pau, la salle d’un vieux château du Sud-Ouest. « Je les appelle mes jolis cauchemars. ce sont des lieux qui m’émeuvent jusqu’aux larmes. » Ses uvres sont pleines d’humour et elle est même allée jusqu’à customiser une voiture Mini en bonbons, chewing-gums, sucre d’orge
Son univers a séduit Pierre Hivernat, ancien directeur artistique de Marseille 2013. Elle a des chances d’y être programmée. Pierre Hivernat mène également le projet du « Magasin de jouets », un nouveau centre d’art contemporain situé à Arles. « Il m’a acheté 20 toiles, 500 Fireboox, c’est incroyable ! »
Touchée par tous ceux qui croient en elle – Pierre Hivernat mais aussi Nicolas Charlet d’Acess qui programme son expo dans le cadre de Chemins électroniques et Nathalie Larradet, architecte, la première à lui avoir offert les murs de son atelier. « J’essaie de faire les choses bien et surtout de croire en ma bonne étoile. C’est certainement très furtif mais bon, autant en profiter ! »
Exposition visible jusqu’au 30 juin à la commanderie de Lacommande.t. Rens. : www.vins-jurancon.fr ou fireboox.fr.
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